jeudi 13 décembre 2012

N'Djamena, une ville si chère !

N’Djamena, capitale du Tchad est pendant deux années consécutives listée parmi les 10 villes les plus chères du monde:troisième en 2011 après Luanda et Tokyo et huitième en 2012(http://www.mercer.com/costofliving). Le classement des villes les plus chères du monde est tout d'abord un index pour mesurer le coût de vie par rapport aux expatriés. Mais il n'en demeure pas moins qu'un tel index renseigne sur les défis que vivent les population locales pour manger, se loger et se déplacer. Le classement plaçant la ville de N'Djamena parmi les 10 villes les plus chères du monde est effrayant. En effet, le Tchad compte parmi les pays les plus pauvres au monde. Plus de la moitié de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté. Un tel coût de la vie va forcément avoir des répercussions directes sur le pouvoir d'achat de ces populations dont la grande majorité souffre déjà d'un état de pauvreté chronique. Nous savons que les populations des grandes villes africaines croissent surtout du fait de l'exode rurale. C'est dire que la majorité de la population de N'Djamena est faite des gens aux revenus insuffisants et précaires. La classe moyenne y représente une petite. En outre,dans le contexte tchadien où la solidarité joue beaucoup, chaque travailleur de cette classe moyenne entretient de nombreuses personnes dont il s'occupe pour la nourriture et le logement. Avec un tel niveau de vie, le coût du logement devient forcément prohibitif pour les fonctionnaires moyens et même inaccessible pour les pauvres. A cause de la loi du marché, les propriétaires auront tendance à louer leurs maisons aux fonctionnaires internationaux, aux pétrolier, aux riches et aux expatriés. Même les provisions de base comme la viande, le poisson ou le poulet deviennent excessivement chères du fait des mêmes lois de l'offre et de la demande. Car les producteurs vont eux aussi préférer vendre leurs bétails et leurs volailles au prix fort à ceux qui peuvent les acheter. L'on ne peut donc que se préoccuper d'un tel niveau de vie dans un pays pauvre comme le Tchad. Il va certainement contribuer à approfondir le fossé entre les riches et les pauvres.Cette situation effrayante nous fait poser la question suivante: que deviennent les pauvres ? C'est une question profonde qui nécessite une attention particulière des politiques tchadiens, et de tous. Daniel Bourdanné

Aucun commentaire: